Je suis allé voir pour Vous: LA CHAISE P de la Compagnie N’Soleh
Verdict : Scotchant !
Le spectacle
« Ma chaise P » est un spectacle expérimental de la compagnie N’soleh qui se déroule autour de chaises et qui s’est donné comme objectif de répondre à des questions immuables :
La passion, la gloire, le pouvoir ouvrent-ils toutes les portes? Nous guérissent-ils de tous nos mots ou nos tares? Qu’est-ce qui pousse les hommes à vouloir s’assoir sur un seul fauteuil? »
Mon avis
Un spectacle de danse contemporaine. Qu’est-ce que tu vas faire dans un spectacle de danse contemporaine ?!
J’avoue vraiment m’être posé la question le jour J. D’autant plus que j’avais un anniv à la même heure avec rigolades, gâteaux et cuisses de poulet au menu. Mais bon, je m’y étais engagé. Il fallait que j’y aille.
Autre préjugé, je me disais que comme spectateur, je serai soit le seul noir dans la salle, soit tout seul. Ou au pire des cas, j’aurai comme voisins une bande de bourgeois qui ferait des critiques du genre avec un air affecté: « J’ai adoré la grâce maitrisée, élastique et furieuse des mouvements de ces corps. »
Mais bon, comme 99,9% des préjugés, c’était faux. La salle était comble et comblé d’un incroyable melting pot social ; des personnes venues en BMW climées côtoyaient d’autres sorties de bus réchauffées avec amour, des jeunes, des très jeunes, plus très jeunes, des blancs, des noirs. Tout ça fondu dans un mélange inédit et inattendu.
Le spectacle parlait des affres de la guerre en Côte d’Ivoire. Les danseurs venus pour la plupart des quartiers populaires l’ont vécue. Quand ils en parlent, on a du mal à prendre l’ampleur de l’horreur à laquelle ils ont été témoins. Mais lorsqu’ils se mettent à danser, chaque centimètre carré de leur corps, chaque goutte de leur sueur, chaque sillon de leur visage expriment avec une terrible précision et une violente émotion la folie de ces heures sombres de notre pays.
Mention spéciale aux jeunes Chorégraphes Jenny Mezile et Massidi Adiatou, qui malgré de faibles moyens et la quasi absence de soutien du Ministère de la Culture, continuent à croire en ce qu’ils font.
Comme on le dit, danser en temps de guerre, c’est cracher à la gueule du diable !
Ma note
18/20
Alors pour Vous qui êtes allé le voir, ça déchire ou pas?